GOOGLE, FACEBOOK : Pourquoi il faut s’en méfier
- Roméo De Beauregard
- 9 mai 2018
- 3 min de lecture
L’affaire Cambridge Analitica a réveillé les internautes du monde entier sur l’utilisation de leurs données personnelles. Focus.

En mars, Facebook a vécu un des épisodes les plus marquants de son histoire. Les révélations faites par les journaux GUARDIAN et NEW YORK TIMES sur la vente de données personnelles de plus de 50 millions d’utilisateurs du réseau social à l’entreprise Cambridge Analitica durant la période 2015-2016 a déclenché un scandale et une prise de conscience du pouvoir des géants du Net. La face sombre d’internet.
Revenons au commencement : Facebook est fondé en 2004 dans une chambre d’étudiant par Mark Zuckerberg, initialement destiné aux étudiants, il s’ouvre vite à toute personne de plus de 13 ans. Avec en 2016 plus de 10 milliards de dollars de résultat net, alors que l’utilisation est gratuite, l’entreprise gagne de l’argent grâce à la publicité ciblé. Mais qu’est-ce que c’est ? Eh bien, quand vous vous inscrivez sur Facebook, vous devez remplir un questionnaire où vous donnez un certain nombre d’informations sur vous : sexe, âge, activité…avec cette base de donnée, qui donnera lieu à un fichier sur vous, vos activités sur le réseau son analysées grâce à des algorithmes. En recueillant toutes ces informations vous concernant, vous serez placé dans un profil approprié et le réseau n’aura plus qu’à vendre de l’espace publicitaire en lien avec vos goûts. Cette machine à cash vous utilise donc pour gagner de l’argent.
Mais quand cela sert à influencer les électeurs pour un vote prochain, comme pour le vote sur le brexit en 2015, ou la présidentielle américaine en 2016, où Cambridge Analitica a, en collectant illégalement des données personnelles, orienté le vote de millions de gens en faveur du brexit, ou de Donald Trump.
Derrière cette affaire, qui a entraîné le départ de Facebook de nombreuses personnalités, des ouvertures d’enquêtes ainsi que l’audition de Mark Zuckerberg au sénat américain, se cache en fait la puissance de la publicité ciblée, ainsi que le fait de savoir que vous êtes espionné, qu’ils savent tout de vous. Mais pas que Facebook. Car il y a Google, la filiale d’Alphabet. Grâce à son moteur de recherche, qu’utilisent 90% des utilisateurs d’internet (des milliards), à son navigateur Chrome, à Gmail, Youtube, Android, leader mondial des systèmes d’exploitations, et ses différents services Google Earth, Maps, Play…et son réseau social très peu utilisé Google Plus. Cette entreprise détient une masse phénoménale de donnée, certain disent qu’il vous connait mieux que votre famille. Le vice a été poussé jusqu’au bout avec le marché des enceintes connectés, pas que celles de Google, mais aussi Amazon et Apple : vous êtes tout simplement sur écoutes, car elles enregistrent en permanence ce que vous dites. Tout cela utilisé à des fins de publicité ciblée, car l’immense majorité des sites utilisent le système de publicités de Google, générant des milliards de chiffre d’affaire, qui permettent à la maison mère Alphabet de financer, à perte, des pistes allant des voitures autonomes à l’intelligence artificielle.
De plus, sa position de monopole prête à débat, car depuis que la neutralité du net a été retiré, les géants du net peuvent favoriser, ou pas, le contenu de leur choix. Tout comme Facebook qui a, selon d’anciens employés, favorisé dans les contenus populaires les sujets à tendance politique de gauche, pour certains peu populaires, éliminant ceux à tendance conservatrice.
Le monde d’Internet, dominé par quelques géants, dévoile là le revers de sa médaille. Il se révèle un outil puissant, un fabuleux business qui se base sur les données personnelles des utilisateurs, s’immisçant dans votre vie privée. Mais une prise de conscience s’exécute, et des tentatives de régulation apparaissent. Il le faut car, avec l’ère des objets connectés, le nombre de données crées va être démultiplié, et les utilisations malhonnêtes et piratages ne vont qu’augmenter. Et ils vous observent, car vous leur rapportez de l’argent.
Comments